Les différents types de handicap

19 - Septembre - 2023

Selon la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), 13% des Français déclarent être sévèrement limités dans une fonction physique, sensorielle ou cognitive. Cela représente 6,8 millions de personnes âgées de 15 ans ou plus. En France, la loi du 11 février 2005 pour « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » permet d’améliorer l’accessibilité des personnes handicapées dans de nombreux domaines comme le logement, les transports ou encore l’enseignement. Mais qu’est-ce qu’un handicap exactement ? Quels sont les différents handicaps qui existent ?

Définition du handicap

L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) estime qu’une personne est handicapée si son « intégrité physique ou mentale est passagèrement ou définitivement diminuée, soit congénitalement, soit sous l’effet de l’âge ou d’un accident, en sorte que son autonomie, son aptitude à fréquenter l’école ou à occuper un emploi s’en trouvent compromises ».
D’après la loi française du 11 février 2005, on appelle handicap « toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant ». Ces deux définitions portent le même regard sur le handicap. Il s’agit d’une déficience temporaire ou permanente qui entraîne une incapacité (par exemple de déplacement, de compréhension, d’audition…). Le handicap restreint un individu en limitant, au quotidien, ses possibilités d’interaction avec son environnement. Il existe une multitude de handicaps différents, que l’on peut classer en grands types.

Les différentes catégories de handicap

Le handicap visuel

Les personnes atteintes de malvoyance ou de cécité sont considérées comme porteuses d’un handicap visuel. Ce handicap peut être acquis à la suite d’une maladie comme la cataracte ou le glaucome. Mais il peut aussi être héréditaire. Il est important de noter que les autres sens des personnes atteintes d’un handicap visuel sont très souvent mieux développés que ceux d’une personne non-handicapée. Ce développement se fait suite à l’acquisition du handicap visuel. Par exemple, les personnes malvoyantes ou aveugles ont un meilleur toucher, ce qui leur permet de déchiffrer le braille plus facilement.
On recense en France environ 1,7 millions de personnes aveugles ou malvoyantes. Celles-ci peuvent bénéficier d’aides telles que la canne blanche ou le chien-guide.

Le handicap auditif

Les personnes qui ont totalement ou partiellement perdu l’ouïe sont considérées comme porteuses d’un handicap auditif. Ce handicap peut être déjà présent à la naissance. Mais il peut aussi être acquis au cours de la vie. Certaines maladies, comme la méningite peuvent provoquer une perte de l’ouïe. Une prise excessive de certains médicaments peut entraîner, également, une déficience des fonctions auditives. Enfin, on peut acquérir une perte partielle ou totale de l’ouïe suite à un traumatisme sonore.
En France, plus de 4 millions de personnes sont porteuses d’un handicap auditif. Bien qu’il ne soit pas visible, le handicap auditif est très difficile à vivre au quotidien. Dans le cas d’une surdité totale, aucune aide auditive ne peut rendre l’ouïe. Mais dans le cas d’une surdité partielle, on peut utiliser des aides auditives qui vont permettre d’atténuer le handicap.
Les personnes atteintes d’un handicap auditif peuvent aussi utiliser la langue des signes (LSF, la Langue des Signes Françaises) pour s’exprimer ou pour échanger. Si leur interlocuteur ne connaît pas la langue des signes, ils vont communiquer par le biais d’un interprète. Les personnes sourdes peuvent aussi s’exprimer à l’oral si elles ne sont pas aussi muettes. Notons que l’oralisation peut être enseignée aux personnes sourdes de naissance.

Le handicap moteur

Aussi appelé « déficience motrice », le handicap moteur atteint, de manière partielle ou totale, la motricité du corps, en particulier les membres inférieurs et supérieurs. Le handicap moteur peut prendre diverses formes. Il peut entraîner des difficultés, voire une impossibilité, de déplacement, par exemple. Il peut rendre certains gestes difficiles.
Les causes du handicap moteur sont diverses. On peut avoir un handicap moteur dès la naissance, suite à une maladie génétique ou à une malformation congénitale, par exemple. Mais on peut aussi acquérir un handicap moteur après la naissance, suite à une maladie, à un accident, à un traumatisme ou au vieillissement, par exemple. L’une des causes fréquentes du handicap est une lésion de la moelle épinière, suite à un accident par exemple. Cela peut entraîner une paraplégie (paralysie des deux membres inférieurs) ou une tétraplégie (paralysie des quatre membres). En France, environ 1,5% de la population adulte est atteinte d’un handicap moteur. Parmi ces personnes, 45% se déplacent quotidiennement en fauteuil roulant. Près de 30 000 personnes en France sont atteintes de paraplégie ou de tétraplégie. Sur ce nombre, 50% ont moins de 25 ans. Enfin, l’Infirmité Motrice Cérébrale (IMC) est également considérée comme un handicap moteur. Acquise avant la naissance, elle consiste en plusieurs atteintes du système neurologique. Les enfants prématurés ou atteints d’hypoxie périnatale peuvent avoir développé une IMC.

Le handicap mental

Aussi appelé « déficience intellectuelle », le handicap mental est défini par l’OMS comme un « arrêt du développement mental ou un développement mental incomplet, caractérisé par une insuffisance des facultés et du niveau global d’intelligence, notamment au niveau des fonctions cognitives, du langage, de la motricité et des performances sociales ». Selon l’INSEE, environ 1,8% de la population française est atteinte d’un handicap mental. Ce handicap peut avoir diverses causes. Il peut être congénital, suite à une maladie génétique ou à une anomalie du chromosome (la trisomie 21 ou le syndrome de l’X fragile, par exemple). Un fœtus qui a été, pendant la grossesse, exposé à des rayonnements ionisants ou à la prise de médicaments par la mère peut développer un handicap mental. De même, un bébé né prématuré pourra aussi présenter une déficience mentale. Le handicap mental peut aussi être acquis après la naissance, suite à une maladie infectieuse ou virale, une intoxication, un traumatisme crânien, une asphyxie ou un accident vasculaire cérébral (AVC).

Le handicap psychique

Le handicap psychique s’apparente au handicap mental, à la différence que ses causes sont inconnues, alors qu’un handicap mental a toujours une cause connue. Souvent, le handicap mental est déjà présent à la naissance tandis que le handicap psychique est acquis ensuite, à l’âge adulte. Une personne porteuse d’un handicap psychique ne présente pas de déficience intellectuelle ou, tout du moins, ses capacités intellectuelles ne sont pas altérées. En revanche, sa manière d’utiliser ses capacités intellectuelles est considérée comme déficiente. Souvent, la personne atteinte d’un handicap psychique est instable, ses actions sont imprévisibles. Souvent, elle va devoir prendre des médicaments pour vivre normalement. Parmi les handicaps psychiques, on peut citer par exemple les psychoses, les maladies telles que la schizophrénie, les délires paranoïdes… Le trouble bipolaire ou maniaco-dépressif est, également, une forme de handicap psychique. Enfin, on peut également citer des troubles de la personnalité graves comme le trouble de la personnalité borderline ou les TOC (troubles obsessionnels compulsifs).

Les Troubles Envahissants du Développement (TED)

Les TED sont une autre catégorie de handicap, dans laquelle on retrouve l’autisme. L’autisme se définit par une déficience ou une anormalité dans le développement et celle-ci se manifeste chez l’enfant avant l’âge de trois ans. Une personne atteinte d’autisme présentera des difficultés sur le plan des interactions sociales et de la communication. Souvent, elle aura des comportements spécifiques liés à la répétition d’une tâche ou à la restriction. Il existe diverses formes d’autisme, que l’on réunit sous le nom de « troubles du spectre autistique ». Elles se découpent en trois formes majeures. L’autisme infantile ou autisme de Kanner se déclare pendant la petite enfance, avant l’âge de trois ans, et c’est une forme d’autisme sévère.
Le syndrome d’Asperger ou autisme de haut niveau est une forme plus légère. Comme l’autisme de Kanner, le sujet présente des difficultés dans les interactions sociales ainsi que des comportements répétitifs et restrictifs. Mais il n’y a pas de déficience intellectuelle, au contraire. Souvent, les autismes Asperger font preuve de compétences intellectuelles étonnantes, qui les amènent à exceller dans les mathématiques ou les sciences, par exemple. On appelle simplement trouble envahissant du comportement toutes les formes d’autisme qui ne répondent pas aux symptômes spécifiques de l’autisme de Kanner ou du syndrome d’Asperger. Les symptômes peuvent être, par exemple, de l’hyperactivité ou de l’hypoactivité, une répétition de mouvements, des difficultés d’adaptation ou une peur du changement…
Les causes de l’autisme sont, aujourd’hui, encore inconnues. Quoiqu’il en soit, un autiste a besoin d’un accompagnement personnalisé. Il doit être accompagné sur le plan éducatif et social par une personne professionnelle qui sait s’adapter aux spécificités de son trouble. En France, on estime le nombre d’autistes entre 60 000 et 120 000 personnes, dont 3 à 4 fois plus de garçons que de filles. Il existe plusieurs méthodes d’apprentissages dédiées aux enfants avec un TED : la méthode MAKATON, qui accompagne l’enfant dans l’apprentissage du langage et de la communication, la méthode TEACCH basée sur une structuration de l’espace et du temps, la méthode ABA qui se centre, elle, sur une structuration du comportement ou encore le PECS qui favorise l’apprentissage de la communication par l’échange d’images.

Le plurihandicap

Le plurihandicap est, comme son nom l’indique, caractérisé par plusieurs déficiences motrices et/ou sensorielles. Aucune de ces déficiences ne peut être considérée comme la déficience principales, parce qu’elles sont toutes du même degré. Par exemple, les sourd-aveugles sont des personnes porteuses d’un plurihandicap.

Le polyhandicap

Le polyhandicap a une cause unique, mais il se caractérise par l’association d’une déficience mentale grave et d’une déficience motrice, grave également. Les personnes atteintes de polyhandicap peuvent également présenter une insuffisance respiratoire chronique, une fragilité de la peau et des troubles de la nutrition. Elles peuvent être sujettes aux crises d’épilepsie. Les personnes polyhandicapées ont une autonomie très limitée, elles ont donc besoin d’une assistance au quotidien. Elles ne peuvent pas marcher par elles-mêmes, ni même parler ou s’exprimer. Souvent, elles ne peuvent pas avaler et doivent être nourries par sonde gastrique.
30% des cas de polyhandicap sont de cause inconnue. 15% ont une cause périnatale, par exemple la dysmaturité. 5% ont acquis un polyhandicap après la naissance suite à un traumatisme ou un arrêt cardiaque. Enfin, 50% des personnes porteuses d’un polyhandicap l’ont acquis avant la naissance, suite à une malformation congénitale, un accident vasculaire cérébral prénatal ou à cause d’un virus comme celui du SIDA.

Les troubles dys

On appelle « troubles dys » tous les troubles cognitifs et troubles de l’apprentissage spécifiques. Ceux-ci peuvent apparaître durant la petite enfance ou dans l’enfance, avant ou durant les apprentissages de l’enfant. Souvent, ils restent à l’âge adulte. Les troubles dys altèrent les capacités d’apprentissage et de communication, que ce soit dans le cadre scolaire, professionnel ou dans la vie sociale en général. La plupart sont déjà présents à la naissance.
On distingue différents troubles dys :

  • La dyslexie et la dysorthographie altèrent l’apprentissage et l’utilisation du langage à l’écrit.
  • La dysphasie altère le développement du langage parlé, à l’oral.
  • La dyspraxie touche le développement moteur de l’enfant, notamment ses fonctions visuo-spatiales.
  • Le trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) affecte l’attention ou les fonctions exécutives de l’enfant.
  • La dyscalculie affecte les capacités à mener des activités numériques comme par exemple le calcul.
  • Enfin, certains troubles dys affectent la mémoire.

Le traumatisme crânien, une cause de handicap grave

Le traumatisme crânio-cérébral (TCC) est un traumatisme du neurocrâne et du cerveau. Il entraîne des lésions du système nerveux central et fait donc partie aussi des différentes catégories de handicaps. Il existe trois degrés de traumatisme crânien : léger, moyen ou grave. Le traumatisme crânien léger n’entraîne ni fracture du crâne, ni perte de connaissance. Les traumatismes crâniens moyens et graves, en revanche, peuvent entraîner la mort ou provoquer un handicap sévère. Il existe diverses causes e traumatisme crânien, notamment les accidents sur la voie publique (accident de voiture, accident de deux-roues, accident en étant piéton…), les accidents du travail ou les accidents sportifs. On peut également être victime d’un traumatisme crânien suite à un accident domestique ou à une agression.

Les maladies dégénératives, également causes de handicap

Une maladie dégénérative a, souvent, une cause génétique. Elle touche un organe du corps en particulier, qui va se dégrader petit à petit au cours du temps. Il existe plusieurs causes aux maladies dégénératives. Certaines toxines peuvent, notamment, causer une maladie dégénérative. Une maladie dégénérative va, à terme, provoquer l’arrêt du fonctionnement d’un organe ou une grave dégradation de cet organe. Souvent, il conduit donc à un handicap comme par exemple, un handicap visuel, un handicap mental ou un handicap moteur. Parmi les maladies dégénératives les plus connues, on peut citer la maladie d’Alzheimer, la mucoviscidose, la sclérose en plaques ou encore la myopathie. Ces maladies ne peuvent pas être guéries mais elles peuvent être traitées afin d’en ralentir la progression et d’en atténuer les symptômes. Ce sont des maladies très difficiles à vivre au quotidien, autant pour les personnes malades que pour leurs proches.

Crédit photo : ©Kocka

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